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30 décembre 2009

2009, annus comme d'habitus

Que peut-on espérer d'une année dans laquelle on place autant d'espoir ? Rien.

Banques, finances, environnement, guerres, conflits, élections. Au mieux rien n'a bougé, au pire c'est un fiasco. On ne peut changer quoi que ce soit en souhaitant garder les choses tel quelles : les près carrés, les petits et grands pouvoirs, les divisions qui nous arrangent plus que les unions.

Je me demande si la dernière année où j'ai vraiment senti que le vent tournait est l'année de la chute du Mur. Je ne suis pas dupe, car cela a été un véritable appel d'air pour le capitalisme, comme une maladie opportuniste sur un patient atteint du SIDA, mais il y a eu quelque chose, ne serait-ce qu'un instant.

Il n'y a pas eu de messie en 2009, et Obama, et c'était plus que prévisible, n'a rien changé. Il n'a jamais été le vecteur d'un changement quelconque, il est juste l'alternance démocrate après une décennie républicaine, comme d'autres avant lui. Point à la ligne.

Copenhague est un échec, là encore prévisible. Il y a encore 20 ans, l'écologie était un projet politique, au même titre que l'anarchie, le capitalisme ou le communisme. Et comme le communisme, l'écologie s'est fait peu à peu marketée, assimilée, à force de concessions et de guéguerre de pulls en alpaga. L'écologie est devenue part du capitalisme, objet de consommation, boite à idée, thème de campagne. Elle n'est plus un idéal politique, elle est le nouveau politiquement correct, la nouvelle bonne conscience capitaliste. Alors pourquoi cette grande réunion a échoué, pourtant mené par nos leaders éclairés tous convaincus que le capitalisme est la seule voie possible ? Parce que l'écologie en tant que système n'est pas compatible avec une logique de marché, car à la fin, s'acheter un droit de polluer n'est qu'un nouveau marché avec un emballage vert du plus bel effet, mais ce n'est qu'un emballage.

Alors que reste-t-il ? Le seul espace de résistance, de révolte est peut-être l'amour. Non pas un idéal hippie, tous frères, all you need is love. Non. Mais l'amour en tant qu'espace de construction, espace de relations uniques et incontrôlables. Il ne changera pas le monde, il se vend aussi (là encore, un emballage, une étiquette), mais il est un ilot de résistance, un Vercors intime, lieu de partage et de secrets, d'improbabilité et de danger, de liberté enfin, jamais acquis totalement, toujours à consolider. Quand toutes les utopies seront mortes, j'ai joie à penser qu'il restera celle-là, quoiqu'il arrive.

06 décembre 2009

La vie révée de Jack Bauer


Jack Bauer a une vie de merde. Entre 2004 et 2013 (s'il l'on prend en compte la chronologie de la série), il a eu 6 journées de merde où il a, à chaque fois, risqué sa vie, son job, sa famille pour sauver le président, le monde, une grande métropole, l'Amérique et j'en passe.

Vous allez me dire : c'est pas le premier à sauver le monde dans des conditions de merde, et vous aurez raison. Mais a-t-on déjà demandé à James Bond, à John MacLane ou même à Superman (qui lui en plus est invincible ou presque) de faire ce genre de job en seulement 24 heures, sans avoir le temps de faire une petite sieste, boire un coca, prendre 5 minutes pour se poser et souffler, genre pour aller manger un cheeseburger, se laver les dents, écouter un disque de Dolly Parton ou mater un porno ?

Alors oui, il cotoie le Président des Etats-Unis d'Amérique, et c'est vrai que c'est pas donné au premier gratte-papier du FBI, ou au premier troufion des Meuwin's qui passait par là. Mais a-t-on jamais pensé, dans les hautes sphères de l'administration US, que ce mec-là aurait peut-être bien, un jour ou l'autre, envie de faire adada avec ses petits enfants, inviter des voisins à un barbecue ou ne pas avoir besoin d'un an et demi de vacances minimum pour se remettre physiquement et psychologiquement de ces journées de merde ?

Ce mec-là doit vivre, la peur au ventre, chaque jour avec l'idée qu'aujourd'hui va peut-être, à cause d'un couillon pyromane kamikaze avide de pouvoir et de notoriété perverse et destructrice, se transformer en 24 heures à courir partout, à braquer en quasi-permanence un flingue à vous en refiler des troubles musculo-squelettiques, à en chier pour que se maintienne coute que coute la bonne marche de l'ordre mondial capitaliste.

Je crains fort, malheureusement pour lui, qu'il ne finisse sa vie au mieux dans une maison de repos, au pire dans une cellule capitonné, assailli par des délires conspirationnistes et autodestructeurs, où des infirmiers blasés lui répéteront oui, c'est ça monsieur Bauer, avant de sauver le monde vous allez être gentil et prendre vos jolies pilules bleubleues et arrêter de prendre votre caca pour un vecteur de transmission d'un anthrax tueur génétiquement modifié...