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20 juillet 2009

Une histoire de mon (ex) métier - Selections

Après 5 ans de bons et loyaux services, et à l'arrivée d'une deuxième poupette à la maison, l'occasion était trop belle pour ne pas la saisir : arrêter de travailler. Jusqu'au 31 mai 2009, j'étais officiellement éducateur spécialisé salarié, depuis le 1er juin je ne le suis plus. Maintenant que j'en suis sorti (au moins pour 3 ans), c'est donc à mon avis le meilleur moment pour en parler.


Tous les ans, quelque soit l'institut de formation, c'est le même rituel : 1000, plus ou moins, personnes passent le concours d'entrée dans chaque école d'éduc spé. A la fin de l'hiver, l'écrit puis, alors que les bourgeons dardent déjà à la pointe des branches, l'oral. Ne vont à l'oral que les personnes ayant eu 10 à l'écrit, et je peux vous dire que ça écrème. Rarement plus de la moitié des candidats survivent à l'épreuve éreintante du stylo bic, souvent ils sont un peu plus d'un tiers. A la veille de l'été, plus que 90, ou moins, ou un peu plus, selon les directives des autorités de tutelles (DRASS et Conseil Régional). Et en septembre, une nouvelle promo est constituée.

Quand j'ai passé (2001) pour la seule et unique année les concours d'entrée (j'ai eu la chance d'être pris pour la rentrée 2001-2002), le diplôme n'avait pas encore été réformé et les concours d'entrée étaient très variables selon les lieux de formation. J'en ai passé 3 : Limoges, Clermont-Ferrand et Vic le Comte. Exception faite de Vic, tout se jouait déjà à l'oral, à la grande différence qu'alors la note de l'écrit contribuait à la moyenne finale, ce qui désormais n'est plus le cas : l'épreuve écrite n'est qu'un accessit à l'oral, ni plus ni moins. Limoges était sans conteste l'école la plus sélective : un oral collectif (vous êtes un conseil municipal, établissez les priorités pour les 5 ans à venir) et 3 oraux individuels (psy, formateur et professionnel). Ce fut, pour moi, un plantage complet, non seulement lors de l'oral collectif mais aussi lors de l'entretien avec le professionnel. Clermont était un peu moins "dure", conservant tout de même le principe d'oral collectif (je ne me rappelle plus du sujet pour celui-ci) et ne gardant plus qu'un seul oral individuel. Encore une fois je plantais, quasi volontairement, l'oral collectif, mais l'individuel m'avait encouragé pour le retenter les années suivantes.
Comme je le disais précédement, le concours d'entrée de Vic-Le Comte faisait exception. Ici, point d'oral collectif mais une seule épreuve d'entrée pour tous comprenant l'écrit ET l'oral. Ce qui faisait une grande différence avec les autres lieux de formation, qui faisait payer chaque épreuve... A Vic, on ne payait qu'une fois et on accédait au deux volets de l'épreuve d'entrée. Une question de philosophie, peut-être... Dès que je suis arrivé dans cette petite école, l'UFTS, j'ai su que, quoi qu'il arrive, c'était là qu'il fallait que je vienne faire mes études. Cadre villageois, vieilles pierres, locaux sans exceptions (à part les toilettes peut-être...) fumeurs au mépris de la loi Evin, proximité d'une nature magnifique, une future promo de seulement 45 âmes, un certain état d'esprit flottait dans ce lieu. Je n'ai presque aucun souvenir de mon oral, juste cette envie de venir apprendre ici et pas dans un gros machin citadin. J'en avais eu mon saoul à Paris en à peine 3 mois.

Et même si c'est une autre histoire, L'UFTS a depuis disparu (en 2007, si je ne m'abuse), engloutie dans l'affreux acronyme imprononçable ITSRA (issue en grande partie de la volonté des financeurs et des tutelles de regrouper dans un seul et même lieu les 2 écoles d'éduc et l'école d'assistant social du Puy de Dôme, et pour ainsi dire de la région Auvergne). Et les postulants à l'entrée pour passer trois années à quérir le DEES (Diplome d'Etat d'Educateur Spécialisé) se pressent désormais avenue Marx Dormoy à Clermont-Ferrand, dans les locaux (rafraichis) de l'ex EPIRES (rivale de toujours de l'UFTS, et c'est à peine une boutade) désormais si poétiquement appelée ITSRA.

Et me voilà, 4 ans après avoir été diplomé, de l'autre coté de la barrière, du coté des jurés à l'oral (il n'y a plus d'oral collectif). Le principe : un candidat, un dossier, un formateur, un professionnel, 40 minutes. A la fin une note sur 20 (l'année dernière) ou sur 5 (cette année). Si j'y suis allé, c'est par curiosité, par intérêt aussi, une envie profonde d'avoir un pied dans un institut de formation, l'un de mes (rares) objectifs de carrière. Et si l'on prend très vite le pli, c'est étonnant de se retrouver de l'autre coté de la barrière, j'avais tendance plus ou moins à me revoir chez certains ou certaines des postulants.C'est quelque fois l'occasion, aussi, de contempler un joli minois, ce qui n'est jamais désagréable, mais c'est souvent l'envie de provoquer, gentiment, de gratter un peu le vernis avec lequel tout candidat se revêt. Des fois, c'est vachement bien et 40 minutes sont trop courtes. Pour d'autres, c'est l'angoisse de trouver encore quelque chose à dire pour combler les 30 minutes qu'il reste, alors que le candidat semble avoir tout dit, ou il s'agit juste des fois de rappeler les règles de bases de l'écriture d'une lettre : où l'on place la date, l'adresser à quelqu'un, se présenter, quel type de papier utiliser (de préférence, pas de grands carreaux perforés...). Et des tas de fois, c'est ni l'un ni l'autre, une petite fulgurance, un détail du dossier, font basculer l'un du coté des potentiels, et l'autre du coté des on se reverra l'année prochaine.

A la fin de tout cela, deux listes sont établies. La principale est dans l'ordre alphabétique : elle présente tous les candidats reçus immédiatement. Une deuxième est appelé liste complémentaire, et est établie quant à elle dans l'ordre décroissant des notes obtenues, car il y a toujours des désistements.

2001. A l'époque, j'étais pourtant loin d'être à l'aise à l'oral. J'étais 8ème sur liste complémentaire, et j'ai été pris. Lors des deux exercices en tant que juré, j'ai gardé ça en tête, me disant que même ma présence en ce lieu s'était joué à autre chose qu'à mes capacités de l'époque à l'oral. Je reste juste sur l'interrogation : quoi alors ?

(à suivre...)

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